


Appelée « Chambre Est du premier étage » dans l’étude Historique de Damien Castel, « Salon » sur les plans par G. Trouvé architecte du patrimoine. .
Dimensions
La profondeur du corps de logis au premier étage est d’environ 6,75 m, sa largeur atteint 6,28 m ou 6,13 m du côté nord. ce qui donne au total une superficie de 42 m². Le retrait des murs qui sert à porter la poutraison et le solivage aboutit ici aussi à des dimensions nettement plus importantes au premier étage qu’au rez-de-chaussée où la pièce ne dépasse pas 38 m².
Pavage
Le sol conserve son carrelage d’origine, constitué de rangées de pavés de 13 cm parallèles aux façades, autrement dit perpendiculaires au sens principal de circulation. De rares pavés estampés de fleurs de lys
sont clairsemés dans les lignes.

Fenêtre
L’ouverture est un peu plus grande que celle du rez-de-chaussée.


Le cadre extérieur est en calcaire semi dur de Nuillé. Côté chambre, l’ébrasement est encadré de tuffeau avec un couvrement en arc segmentaire. L’évasement est assez prononcé puisque l’ouverture de l’ébrasement atteint 1,85 m.
A la feuillure qui sert à placer les vantaux, l’arrête haute et basse est chanfreinée. Sur les parois de l’évasement, en haut, on voit des traces de faux joints peints au pinceau, et davantage encore sur l’intrados de l’arc segmentaire où les faux joints recouvrent les vrais joints.

Des portions de vantaux anciens restent en place dans le haut de la fenêtre, mais il ne s’agit sûrement pas des vantaux d’origine. D’ailleurs, ils sont remontés dans un autre sens et conservent d’un côté seulement leur équerrage en fer découpé du XVe. D’origine, par contre, il reste les huit petits gonds dans la feuillure pour des ouvrants manifestement prévus pour être sans châssis dormant. La plaque de fer qui reste au milieu du meneau, destinée à serrer les pênes des targettes, confirme que les fenêtres de la Chevalerie n’avaient pas de châssis dormants.
Portes
Porte sur escalier
L’ouverture de la porte mesure 80 cm de large sur 1,80 m de haut, sur un seuil refait au XVIIIe siècle en bois et en pavés de 21 cm.
Le cadre de l’ébrasement est appareillé en tuffeau. Toutefois, le montant de droite correspond au mur de refend. Le couvrement est en arc segmentaire.


Il n’y a plus de vantail ancien ici. On remarque cependant les gonds d’origine qui faisaient pivoter la porte vers l’intérieur de la chambre contre le mur de refend. En face, dans l’ébrasement gauche, il reste quelques traces de fer pour tenir le pêne de la serrure du XVe.
Autour du battement de cette porte, on perçoit encore fort bien les traces d’une structure d’ostevent : une gorge verticale creusée dans le montant de gauche de l’ébrasement, une autre saignée verticale (aujourd’hui bouchée) dans le mur de refend. Par ailleurs, l’observation de l’enduit fait voir, sur le mur de refend, des faux joints qui ne sont pas alignés avec ceux de la chambre, preuve que l’espace autour de la porte était clos, distinct du reste de la chambre. Preuve aussi que l’application des faux joints date d’une époque où l’ostevent était en place.
Porte Nord
L’ouverture de la porte mesure 69 cm sur 1,70 m de haut. Elle se situe au plus près de l’angle formé par le mur de refend. Le cadre est entièrement en tuffeau, avec les arêtes chanfreinées et l’on voit encore le congé, en bas, même s’il est fort usé. Le vantail ancien a disparu.

Porte vers l’aile Est
Située au plus près de l’angle formé avec le mur sud, l’ouverture mesurait à l’origine 70 cm de large sur 1,80 m de haut. Son cadre en tuffeau, aux arêtes chanfreinées, avec congé en bas se voit encore. Le linteau appareillé reste presqu’entier. La porte a été transformée lorsque l’étage de l’aile Est a été supprimé. La construction de la toiture nouvelle a rendu l’accès difficile par la porte d’origine. Les transformateurs ont construit un nouveau montant de porte à gauche, en tuffeau, avec un évasement en biais vers la partie plus haute du comble. En même temps, un linteau en bois a été calé sous celui du XVe siècle. Le montant de droite du cadre du XVe siècle est parfaitement conservé avec son chanfrein et son congé en parfait état. Le vantail n’est pas ancien. Un autre vantail avait été fixé à l’époque de la transformation de la porte, sur des gonds fichés dans le montant de droite du cadre XVe.
Toute la maçonnerie entre la porte et la cheminée a été refaite lors de ces transformations, au XVIIIe ou au début du XIXe siècle.

Murs
Mur Nord
Mesuré dans la chambre ouest, on a vu que le mur de façade nord a une épaisseur de 77 cm.
Le mur de moellons est recouvert d’un enduit épais, lisse, plat, blanchi et décoré de faux joints de coupe de pierre, encore bien visibles en haut du mur. Ces traits horizontaux et verticaux dessinent des fausses assises de 32 cm de haut, en parfaite continuité avec les faux joints du mur ouest.
Toute une partie du mur, à l’Est de la poutre, a été renduite suite à des dégâts des eaux provenant de la noue de la toiture.

Mur Est
Le pignon Est peut être mesuré dans à la porte qui s’ouvre sur l’aile Est. Son épaisseur est de 86 cm.
Construit en moellons, il est recouvert d’un enduit épais, lisse, plat, blanchi et décoré d’un faux appareil par des joints de peinture blanche très bien conservés sur toute la surface, mais pas sur le manteau de la
cheminée.
Mur Ouest
Calculée par soustraction, l’épaisseur du mur atteint 39 cm.
La maçonnerie du mur de refend n’est pas liée aux façades sud et nord. Cependant c’est bien ce mur qui sert à porter l’extrémité des solives. Il est donc nécessairement contemporain de la construction du logis. Bâti en moellons, il est recouvert d’un enduit épais, de couleur ocre, lisse, plat, blanchi et décoré de faux joints d’appareil, décor très bien conservé en partie haute du mur. Les joints sont d’une largeur de 13 mm et délimitent des assises de 32 cm. Ils sont continus avec ceux du mur nord. L’ostevent laisse une empreinte en léger creux, situé à 1,00 du mur sud).

Cheminée
La cheminée du XVe siècle reste en place, avec cependant d’importantes lacunes. Le foyer mesure 1,55 m de large et 1,65 m de haut. Elle est entièrement construite en tuffeau.
Les jambages sont en forme de colonnes engagées cantonnées de gorges, avec des bases élargies. Le corbeau prend la forme usuelle des cheminées de cette époque, avec un pan coupé surmonté d’un bourrelet. Il ne reste du linteau que les deux sommiers qui montrent qu’il n’existait qu’un seul corps de moulures, celui qui séparait le linteau et la hotte.
L’arrête inférieure est décorée seulement d’un chanfrein. Au-dessus, la hotte est de forme tronconique et entièrement en maçonnerie enduite (mais sans faux-joints). Il existait sûrement un arc de décharge en pierre de taille.


Comme au rez-de-chaussée, la cheminée est décentrée vers le sud (entre le mur nord et la cheminée il y a 3,60 m ; entre la cheminée et la façade sud il y a 85 m). L’ensemble de la cheminée se caractérise par un retour en biais vers le mur pignon, un épaulement qui renforce sa solidité.
La majorité du texte provient de l’étude historique rédigée par Damien Castel, 4ème trimestre 2014
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