
Le pignon oriental de l’aile Est


Le pignon oriental de l’aile Est a perdu son étage au début du XIXe siècle et l’étude intérieure a montré que le mur a été démoli pour être mis en forme de pignon triangulaire, les rives ayant été reconstruites alors.


La fenêtre du XVIe siècle murée, dont on découvre à l’intérieur le cadre d’ébrasement, se voit également à l’extérieur, avec son cadre en tuffeau presque complet (linteau, rebord, piédroits de gauche, partie de
ceux de droite) décoré d’une arête chanfreinée, comme sur les ouvertures XVIe que l’on voit sur la façade sud de la même aile ainsi que sur la fenêtre XVIe percée dans le pignon ouest du principal corps de logis.
L’autre baie, encadre de bois de chêne ne date que de la fin du XIXe siècle.
La façade nord de cette aile n’est pas du tout liée au pignon Est du principal corps de logis (à la différence de la façade sud). Cela se voit aussi très bien à l’intérieur de la chambre.
La façade nord de l’aile Est.

L’aile Est qui prolonge le principal corps de logis mesure une quinzaine de mètre de long. Elle ne conserve plus que son rez-de-chaussée, l’étage et le comble ayant été démoli au début du XIXe siècle.
Il ne reste du rez-de-chaussée primitif, du côté nord, que trois ouvertures : deux jours éclairant la cuisine et une fenêtre éclairant la chambre reconverti en porte.

Fenêtres de la chambre.
La fenêtre de la chambre est d’une construction homogène mais transformée en porte au XIXe siècle. Il manque le piédroit du bas qui avait peut-être un congé. Son cadre est construit en tuffeau, décoré d’une arête chanfreinée, comme les autres baies du XVIe observées sur la façade sud, sur le pignon Est et sur la baie percée dans le pignon ouest du principal corps de logis. Le rallongement des piédroits pour la porte est réalisé en briques doubles.

Fenêtre orientale de la cuisine
Le jour le plus à l’Est qui éclaire la cuisine mesure 61 cm de large et 58 de haut, presque un carré. Son cadre de calcaire semi-dur de Nuillé est richement mouluré, dans le goût du début du XVIe siècle, ce qui ne paraît pas très logique, s’agissant d’une baie de cuisine, petite et située à l’arrière. D’ailleurs ces moulures ne sont pas bien alignées. Cela donne une forte impression de pierres remployées par le bâtisseur de cette aile, peut-être Guillaume Dorléans, en 1543.

Sous le linteau, on aperçoit trois trous ayant servi à placer des barreaux de fer de protection.
Fenêtre occidentale de la cuisine
Le jour le plus à l’ouest qui éclaire la cuisine est distant de 1,30 m du précédent. Il mesure 57 cm de large et 58 de haut, presqu’un carré aussi. Son cadre est aussi de pierre de calcaire semi-dur de Nuillé, présenté une mouluration simplement chanfreinée et les arêtes sont bien alignées. On ne soupçonne pas ici des pierres remployées mais plutôt un ouvrage fait exprès. Sous le linteau, on aperçoit des trous ayant servi à placer des barreaux de fer de protection.

Le bas du mur.
Le bas des murs est dans un état assez abimé des deux côtés.
De grosses infiltrations se font à la moindre pluie à travers le mur.
Les bas de murs sont protégés par des tôles.

A l’intérieur le bas du mur donne directement sur la terre.

La façade Sud de l’aile Est.
L’aile Est qui prolonge le principal corps de logis ne conserve plus que son rez-de-chaussée, l’étage et le comble ayant été démoli au début du XIXe siècle.
Il ne reste du rez-de-chaussée primitif que trois ouvertures : celle de la cave, une fenêtre et une porte murée au-dessus. Les autres baies ne datent que du XIXe siècle.

Il semble que la façade sud de l’aile Est soit liée avec celle du principal corps de logis, du moins sur une certaine hauteur du rez-dechaussée.
Pour se faire une opinion, il faut suivre depuis le haut vers le bas l’alignement des gros moellons formant la chaîne d’angle du principal corps de logis du XVe siècle. On s’aperçoit qu’il est ininterrompu jusqu’au
bas de la fenêtre XVIe. Plus bas, l’alignement des gros moellons se déplace vers la droite, dans l’aile Est. Cela peut s’interpréter de deux manières. Soit ce déplacement de la chaîne d’angle a été réalisé au XVIe
siècle lors de la construction d’une aile nouvelle, ex nihilo.

Ceci voudrait dire que le maçon chargé des travaux à rompu l’angle primitif du corps de logis du XVe siècle afin de créer une liaison avec la nouvelle construction. Ou bien cette pénétration des maçonneries en bas de la façade démontre l’existence d’un mur contemporain du corps de logis du XVe siècle, voire même d’une aile basse contemporaine. Dans cette hypothèse, on peut songer aux exemples d’ailes basses servant à la cuisine et ses annexes.
Si c’est le cas à la Chevalerie, elle devait avoir une largeur moindre que le principal corps de logis, puisque la façade nord de l’aile Est est totalement indépendante (voir un peu plus haut)
Il existe plusieurs ouvertures

Porte de la cave
L’ouverture mesure 1,04 m de large et 1,13 de haut, sur un seuil de grès placé au niveau de la cour. Le cadre couvert d’un cintre est en pierre calcaire dure.
Fenêtre de la chambre
Au dessus à gauche de la porte de la cave. La fenêtre de la chambre est entourée d’un cadre
tout en tuffeau à l’arête chanfreinée avec un congé en bas des piédroits. Le rebord également en tuffeau n’a pas résisté au temps mais il semble qu’il ait été mouluré, sans doute à l’identique du rebord de la fenêtre percée au XVIe siècle dans le pignon ouest du principal corps de logis. Sous le rebord, on remarque plusieurs pierres de tuffeau très dégradées, formant presqu’un cadre. Mais ce cadre, s’il était volontaire et destiné à être une ouverture serait de très mauvaise qualité. Le linteau n’est pas clavé, ce qui rend impossible le percement d’une baie, les piédroits s’enfoncerait plus bas que le rebord, le « cadre » n’est pas aligné avec la fenêtre. Par conséquent, il ne semble pas qu’il faille chercher là un quelconque ouvrage déterminé. C’est plutôt une maçonnerie destinée à être enduite.
Porte murée de la chambre
A droite de la fenêtre précédente derrière le poteau électrique se trouve la porte murée qui servait à entrer dans la chambre. Elle est large de 96 cm, haute de 2,98 m. Il manque son seuil. Le cadre est mélangé de pierre semi-dure et de tuffeau. La pierre semi-dure est disposée en bas des piédroits et l’on y remarque un congé. Le reste du cadre a son arête chanfreinée. Il faut imaginer un seul sous les piédroits du bas, puis un escalier de grès qui descend jusqu’à la cour.
La grande porte du pressoir

La grande porte du pressoir mesure actuellement 2,71 m sur 3,26 de haut. Elle a été agrandie et mise dans ces dimensions au début du XIXe siècle (voir l’article sur l’intérieure du pressoir). Le montant de gauche (ouest) est en calcaire oolithique semi-dur sur une base en grès. Une partie de ce montant appartient à une porte du XVIe siècle. L’autre montant (Est) est également en calcaire oolithique et en tuffeau mais il date entièrement du XIXe siècle. Au-dessus le linteau est en bois. A droite de la porte, on
distingue dans la maçonnerie une ligne de césure qui correspond au mur de refend de la cuisine démoli, ce mur ayant pu être aussi le premier pignon de ce corps de bâtiment.
Porte du chenil
Toute la suite du mur vers l’Est a été en grande partie rénovée et repercée au XIXe siècle pour es besoins agricoles.


La toiture
Le toit de cette aile à besoin d’être changé. Chaque versant à un angle de 48° comportant un peu plus de 100 m² de tuiles.




Il y a beaucoup de chantier à mener rien que pour l’extérieur de cette aile.
A suivre prochainement bien entendu.
La majorité du texte provient de l’étude historique rédigée par Damien Castel, 4ème trimestre 2014
Tous droits de reproduction (texte et images) sont réservés

Pingback: Pressoir ou cuisine de l’aile Est – Etat des lieux à l’acquisition | Le manoir de la Chevallerie