

Appelée « Chambre est » dans l’étude Historique de Damien Castel, « Chambre 01 du rdc » sur les plans par G.Trouvé architecte du patrimoine.
Comme le montre le marché de construction du château de Bonnétable (1476), il est d’usage de disposer une chambre au bout de la salle :
« et au bout de ladite salle ce fera un grant chambre à pavez
laquelle portera 25 pieds en quarré »
C’est donc bien l’usage de chambre qu’on peut assigner à la pièce qui se trouve à l’Est du rez-de-chaussée. On y trouve d’ailleurs une cheminée plutôt plus ornée que dans la salle, ce qui permet d’assurer
qu’on ne se trouve pas dans une cuisine.
Sol
Le niveau de cette chambre est plus haut de 28 cm aujourd’hui que la salle. Il est bien d’origine, comme en atteste l’entrée sur l’escalier. En effet, la porte d’entrée de la chambre sur l’escalier se situe sur la première marche de l’escalier. Autre indice que le niveau est d’origine : la base des jambages de la cheminée qui n’est pas amputée mais au contraire bien complète.

Le sol a été refait à la fin du XXe siècle sur une chape de béton. Il ne reste rien de celui d’origine. Selon l’acte de visite et montrée de l’an 2, cette pièce qui s’étend sur une cave était revêtue de « madriers », c’est à dire de blocs de bois, alors très usés :
« Que l’autre chambre à côté de la maison est carrelée de
madriers qui sont usés de vétusté ».
Fenêtre
La fenêtre côté mur sud a été transformée en porte au XIXe siècle. Mais il en reste suffisamment de pierres d’origines pour pouvoir déterminer ses dimensions : 1,55 m de large, 1,79 m de haut. Elle est donc plus petite que celle de la salle (1,62 sur 1,84 m). On peut en conclure que la dimension de la fenêtre est calculée en fonction de la taille de la pièce à éclairer.

L’allège est de 93 cm de haut. On n’y trouve aucun coussiège. Le quart du bas est de 96 cm de haut sur 69 de large. Le quart du haut mesure 66 cm de haut sur 69 de large. Comme sur la fenêtre précédente, la hauteur du quart supérieur augmenté de la largeur du meneau est égale à la hauteur du quart inférieur.

Le cadre extérieur de la fenêtre, en calcaire semi dure de Nuillé/Soulitré, a une profondeur de tableau de 25 cm. Côté intérieur, le cadre de l’ébrasement est construit en tuffeau est couvert d’un arc segmentaire appareillé. Les vantaux d’origine ont évidemment disparu.
Portes
Porte vers escalier
A droite de la fenêtre se trouve la porte d’entrée d’origine de la chambre. Elle a été murée au XIXe siècle lorsque la fenêtre a été transformée en porte d’entrée. L’ouverture de la porte, mesurée du côté de
l’escalier, est de 78 cm de large et 1,72 m de haut.

Elle est par conséquent plus étroite et plus basse que celle de la salle. Son cadre est chanfreiné avec sans doute un congé en bas.

Côté chambre la porte est totalement murée et recouverte d’un enduit. Sous la peinture, on distingue cependant l’ébrasement sous un arc segmentaire appareillé. On distingue également les traces d’un ostevent sur le mur ouest
Porte nord
Une porte s’y ouvre, qui permet d’accéder dans la garde-robe. L’ouverture mesure 67 cm de large et 1,62 m de haut (même largeur mais moindre hauteur que dans la salle). Elle est entourée d’un cadre en tuffeau chanfreiné, mais dont l’arête est si usée qu’on ne voit plus l’éventuel congé. Le vantail actuel ne date que des environs de 1900.

Porte ouest
Comme on l’a vu en étudiant la salle, la porte du milieu semble être issue d’une époque postérieure à la construction de ce corps de logis. L’ébrasement, assez faiblement évasé, est encadré de tuffeau avec un
linteau droit appareillé, le seul de ce type (puisque toutes les ouvertures ont des ébrasements couverts en arc segmentaire). Il s’agit probablement d’une porte percée au XVIe.

Porte Est

Une porte donne accès à l’aile Est. Son ouverture mesure 66 cm de large et 1,60 m de haut. Le seuil de 14 cm de haut est aujourd’hui en brique. En effet, le niveau de la chambre de l’aile Est était supérieur à celui de la présente chambre. Le vantail ne date que des environs de 1900.
Cheminée
Le cheminée qui s’appuie sur le pignon Est présente un foyer de 1,70 m de large sur 1,37 m de haut. Son ornement est taillé dans la pierre calcaire. Il se compose de piédroits en forme de colonne cantonnée de
deux gorges (une large et une étroite). Les bases sont fort abîmées.

Les chapiteaux, bien conservés sont sculptés de godrons courbés en forme de larme, qui prouvent que les formes de la Renaissance sont déjà connues, ce qui pousse la datation de la cheminée (et de tout ce corps de logis) vers les dernières années du XVe siècle ou les premières du XVIe. Le linteau est décoré de corps de moulures. Brochant sur ces
moulures, un blason est sculpté mais hélas le meuble est effacé. Il ne pouvait s’y voir que les armoiries des Tiercelin avec leur sautoir tiercé. Le sommier entre en biais dans le mur pour épauler la cheminée qui, comme toujours à cette époque n’est pas renforcée d’une barre de fer. La hotte, à la différence de la cheminée de la salle, est traversée par un arc de décharge en forme segmentaire et appareillé. Au sommet, on ne trouve aucune trace de corniche, ce qui n’a rien d’étonnant tant les exemples de hotte sans corniches sont fréquents au XVe siècle.

Sur le manteau de la cheminée est gravé en creux un blason barré soutenu de rinceaux de feuillage dans le style du XVIIe siècle. Il est également gravé à droite de l’écu XVe. Les armoiries ne correspondent
pas à une famille ayant possédé la Chevalerie.

Ce peut être le graffiti d’un des agents des Ursulines. A moins qu’il s’agisse du blason des Souvré, mais on ne voit pas pour quelles raisons.
La majorité du texte provient de l’étude historique rédigée par Damien Castel, 4ème trimestre 2014
Tous droits de reproduction (texte et images) sont réservés

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